Photographe argentique basé en Touraine, passionné par le processus à la fois mystérieux et magique de l’argentique, par les voyages, sources d’expériences et de rencontres inédites, et par l’art de raconter des histoires en images. Depuis plusieurs années, je mets ces passions au service des familles qui souhaitent conserver et partager leur histoire.
Je photographie des couples, des familles et des mariages avec un style documentaire. Cette approche consiste à raconter une histoire à travers des séries d’images harmonieuses où chaque portrait et chaque image d’ambiance esquissent les liens qui unissent les personnes.
Né en 1982 à Rouen, en Normandie,
j’ai suivi une formation d’archéologue jusqu’au doctorat à Tours, en Touraine. Pendant 15 ans, mes explorations m’ont conduit des splendeurs patrimoniales de Jordanie, de Syrie, d’Égypte ou d’Irak aux prestigieuses universités de Yale et Princeton, aux États-Unis. Ces voyages, riches en découvertes et en rencontres, ont nourri ma culture artistique et affiné mon regard esthétique.
La photographie, une révélation inattendue
Bien que familier de la photographie grâce à mon père, c’est un prêt inattendu – un appareil argentique confié par un ami – qui m’a ouvert à son potentiel comme médium de création artistique. Ce fut le point de départ d’une période d’exploration et d’expérimentation. Déterminé à comprendre cet art, j’ai consacré mes soirées à l’étude approfondie de la technique, de la composition et des théories des couleurs. Peu à peu, une ambition s’est dessinée avec clarté : faire de la photographie ma vocation.
Une rencontre décisive
En 2016, ma trajectoire s’est précisée grâce à une rencontre marquante avec Philippe Bachelier, tireur du célèbre photographe franco-brésilien Sebastião Salgado. Il m’a transmis son savoir-faire unique dans le développement et le tirage, des étapes essentielles et intemporelles de la photographie argentique. Depuis cette période initiatique, j’ai choisi de me consacrer exclusivement au film argentique. Ce procédé, qui allie patience, technicité et magie, constitue l’essence même de ma pratique aujourd’hui.
À la croisée du réalisme et du romantisme, j’aime photographier le quotidien de la vie de famille, qu’il s’agisse de moments ordinaires (une balade ensemble), exceptionnels (un mariage), joyeux (l’arrivée d’un enfant) ou même tristes (des funérailles). Mon approche documentaire cherche à révéler ces instants avec une touche de poésie, d’émotion et une quête d’idéal. Mon objectif n’est pas seulement de montrer le monde tel qu’il est, mais de révéler une beauté qui transcende l’apparence, une véritable poétique de l’ordinaire.
Je n’adhère pas à l’esthétique des photographies « Vogue », où les modèles, parfaitement apprêtés, adoptent des postures sophistiquées et faussement décontractées, ressemblant à des statues figées, sans expression ni aspérité. Ces images manquent sincérité et de personnalité.
Je n’aime pas les photographies artificielles et insincères dont les poses transforment les bébés en objets de décoration ou les enfants en petits adultes figés dans des stéréotypes. Je refuse l’idée de traiter tous les sujets de la même manière, en les enfermant dans un cadre standardisé dicté par les modes aussi esthétiques soient-elles…
Photographie argentique
La photographie argentique occupe une place centrale dans mon travail. Elle offre un rendu inimitable des couleurs et restitue avec naturel les teintes de peau. Son grain, si caractéristique, confère une texture unique aux images en noir et blanc. C’est ce caractère intemporel, à la fois technique et poétique, qui donne à chaque cliché sa profondeur et sa valeur.
Lumière naturelle et douceur
J’aime créer des images empreintes de lumière naturelle, où le sujet est mis en valeur par une faible profondeur de champ, insufflant ainsi douceur et intimité à chaque photographie.
Intimité et spontanéité. Pour moi, la véritable beauté d’un portrait réside dans sa capacité à révéler ce qui fait l’unicité de chaque modèle, lieu, objet ou événement. Mon idéal est de capturer des instants qui allient intimité et spontanéité, en dépassant la simple représentation brute et documentaire pour en dévoiler toute la beauté.
Gustave Flaubert inspire mon travail par ses descriptions réalistes et impersonnelles. Il décrit avec minutie les lieux, événements et personnages, capturant aussi bien les contextes généraux que les moindres détails révélateurs de personnalité.
Le cinéma de la Nouvelle Vague est une grande source d’inspiration. Pas tant pour son esthétique que pour son approche. Les réalisateurs tournaient avec peu de moyens matériels pour être le moins intrusifs possible. Les scénarios évoluaient au fil des tournages, sans moodboard constitué à l’avance. Les cadrages, eux, se décidaient le jour même, en fonction des contraintes techniques. Ce tournage minimaliste offrait aux acteurs une grande liberté : improviser, être eux-mêmes, agir avec naturel et spontanéité.
Johannes Vermeer et Vilhelm Hammershøi m’inspirent par leur capacité à transformer des scènes de vie quotidienne en moments d’une grande intensité émotionnelle. Leur maîtrise de la lumière et de la composition confère une poésie silencieuse à l’ordinaire.
Enfin, Walker Evans, par son style documentaire, m’a appris à concevoir mes projets photographiques comme des œuvres littéraires, riches en nuances et en profondeur. Pour lui, la photographie est un art profondément personnel : on ne peut déléguer sa réalisation comme en peinture avec les apprentis, ni prendre le temps pour décrire chaque nuance comme en littérature. La photographie repose sur l’instinct, guidé par nos émotions et notre personnalité. C’est ce qui fait qu’il considérait « cet art est le plus difficile de tous les art ».
